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  Louis Vuitton de plus en plus horloger

Depuis qu’Hamdi Chatti a repris les rênes de Louis Vuitton et que la Fabrique du Temps a été rachetée et intégrée, le niveau horloger de la marque de LVMH a fait un bond considérable. Une pièce formidable le démontre parfaitement, la Tambour Twin Chrono. Comme son nom l’indique, ce chronographe est capable de mesurer deux temps distincts tout en permettant de lire l’écart entre les deux temps chronométrés. Une première mondiale. Son cadran est donc très logiquement partagé en trois généreux compteurs: deux compteurs de chronographe respectivement situés à 4h et à 7h, et un compteur calculant l’écart entre les deux temps, situé à 12h, le tout étant survolé par les aiguilles des heures, minutes et secondes centrales. Les fonctions bi-chronographiques sont commandées par un monopoussoir situé à 7h. Une première pression et les deux compteurs chronographiques démarrent; à la deuxième pression, le compteur chronographique situé à 7h s’arrête et le compteur de l’écart entre les temps démarre; troisième pression, le compteur chronographique situé à 4h s’arrête à son tour, en même temps que celui de l’écart entre les temps. Enfin, la quatrième pression remet le tout à zéro.

TAMBOUR TWIN CHRONO by Louis Vuitton

D’une lecture immédiate et totalement intuitive, grâce à ses aiguilles indiquant en blanc les minutes (maximum 60 minutes) et en rouge les secondes, conçu spécifiquement pour les régates en Match Racing, on peut néanmoins lui imaginer de toutes autres utilisations. Techniquement, le Twin Chrono calibre LV 175, comportant 437 composants, est composé de quatre moteurs différents (dont trois consacrés à la fonction bi-chronographe) et de deux roues à colonne: une d’entre elle, classique, commande les minutes, l’autre, unique en son genre, comporte trois niveaux différents qui permettent de démarrer et d’arrêter chaque moteur et de commander les marteaux de remise à zéro les aiguilles de seconde. Les trois moteurs du bi-chronographe sont manuels et se remontent par la couronne située à 4h, tandis que le moteur dédié aux heures et minutes est automatique et se règle par la couronne située à 2h. Cette très belle réussite se présente sur cadran guilloché recouvert d’émail grand feu bleu et translucide, et boîtier d’or blanc.

TAMBOUR eVOLUTION by Louis Vuitton

Il y aurait encore beaucoup à dire sur l’évolution de l’horlogerie Louis Vuitton, et nous y reviendrons dans un prochain numéro. Les pistes suivies semblent prometteuses et originales à bien des égards. Parmi celles-ci, citons rapidement une très poétique et intime Tambour Répétition Minutes à double fuseaux horaires qui n’indique pas le “home time” visuellement mais auditivement, par la seule grâce de sa sonnerie. Une très belle idée. Mais il faut également évoquer la bien nommée Tambour eVolution qui inaugure une nouvelle catégorie de montres Louis Vuitton, très sportives et très masculines.

 Finir en beauté

A l’intérieur des luxueux souks de BaselWorld, il y a quelques oasis où se rafraîchir la vision et se retrouver face à la beauté.

REF. 5227G by Patek Philippe	MADEMOISELLE PRIVE DECOR COROMANDEL by Chanel	RONDO TULIP FIELD by DeLaneau

Entre un Patek Philipe qui présente une collection dont la beauté classique et raffinée doit beaucoup à l’écoute affinée de sa clientèle (la marque s’est dotée d’un outil performant pour évaluer son sell-out); un Chanel qui, avec ses Coromandels paillonnés dus au si délicat pinceau d’Anita Porchet, dévoile le plus bel ensemble de montres d’art de la saison, un Delaneau éclatant de couleurs et de matières, ou encore un de Bethune alignant 4 sets de 12 pièces uniques gravées à la main, s’articulant autour du zodiaque chinois et inspirés d’un célèbre clepsydre du Palais d’été de Pékin ravagé par les troupes occidentales, on se retrouvait tout à coup pleinement réconcilié avec l’art horloger.

DB25 IMPERIAL FOUNTAIN by De Bethune

Des beautés qu’on vous donne à contempler à votre tour, sans autre commentaire (mais nous reviendrons sur certaines au fil de nos prochaines éditions).

 Soins des visages

Car une des leçons majeures de cette édition de BaselWorld est, qu’au-delà de la poursuite effrénée des performances techniques et des recherches formelles si variées, un certain goût de la beauté refait surface. On en veut pour symptôme le soin considérable apporté à la réalisation des cadrans qui, chez de nombreuses marques, devient de plus en plus subtil et raffiné, sans doute à rebours de l’exhibition des musculatures qui a prédominé ces dernières années. Et à titre d’exemple, on va citer le roi des horlogers, Rolex himself. Il ne fallait pas s’attendre à de spectaculaires lancements chez cette marque habituée aux corrections progressives de ses modèles-phares, les transformant touche par touche. Mais cette année, toute cette minutieuse attention s’est concentrée sur les cadrans: bleus glacier de la nouvelle Daytona, s’accordant à la blondeur du platine et au marron foncé de sa lunette céramique; verts profonds et cerise soleillée pour l’Oyster Perpetual Day Date ou nacres roses ou blanches gravées de vagues florales pour ses versions serties; ou enfin nacre noire ou blanche, tampographiée d’un motif de lotus couleur or rose pour la Lady-Datejust Pearlmaster. Un soin extrême, emblématique d’une tendance de fond plus largement partagée.

Source: Europa Star June - July 2013 Magazine Issue