premiere


BabelWorld

June 2013


Previous Previous

  Tutima back to Glashütte

“A step back is sometimes a step ahead”. La sentence tombe de la bouche de Dieter Delecate, fondateur de Tutima, revenu sur ses terres d’origine, à Glasshütte. Nouvelle implantation, nouvelle image, nouvelle campagne, nouveau logo, nouveau site internet et nouvelles collections sont au menu.

Et nouvelle boîte donc, dont l’architecture d’acier, tout en effets de mat et de brillant, arbore une forme qui se veut désormais identitaire de la marque. Une forme de coussin contemporain, partageant ses lignes tendues et acérées avec une lunette pyramidale qui s’ouvre sur le cercle du cadran.

M2 by Tutima
M2 by Tutima

Une forme assez audacieuse, baptisée Saxon One, qui se décline – voire se transfigure - en sportive M2. Montre de ville, la Saxon One intègre dans sa carrure, de façon quasiment invisible, les poussoirs de sa fonction chronographe. Les indications se répartissent en toute clarté et simplicité de lecture sur un cadran noir ou blanc. Développé par Tutima sur une base “suisse”, le Calibre 321 affiche, chose rare, un totalisateur des minutes par aiguille centrale pointant sur une échelle figurant sur le réhaut. Prix de vente de cette montre au mouvement suisse mais aux finitions typiquement saxonnes: 6’800.-euros. La M2 quant à elle est une montre militaire qui succède à la M1, montre officielle de l’armée allemande depuis des décades. “Nothing can shock it”, proclame sa devise. Boîtier titane, verre saphir renforcé, fond vissé, cage en fer doux contre les agressions magnétiques sont là pour prouver la résistance de ce gros chronographe de 46,5 mm emporté par un Valjoux 7750 modifié. Au programme, on retrouve un totalisateur des minutes très lisible ainsi qu’un affichage 24 heures. Mais Tutima, fier de son “Made in Glasshütte” pleinement retrouvé, cède aussi à la pure tentation saxonne et nous présente une très heimlich Patria. Dotée d’un mouvement à remontage manuel manufacture à l’architecture 3/4 typique de cette région horlogère de l’Allemagne, la Patria est d’une allure on ne peut plus classique. Ronde, sobre, économe (65 heures de réserve de marche), elle renferme le même échappement et le même rouage que la Répétition Minutes sortie par Tutima il y a quelques années. Pour 13’800.- euros, on tient là un objet destiné à la pérennité.

  Tudor se déchaîne

Mais dans ce segment du moyen de gamme – de 1’500.-€ à 4’500.-€ -, une marque en pleine ascension risque de faire des dégâts. Tudor n’est plus la petite soeur timide de Rolex, elle est désormais pleinement émancipée de ce “surmoi” encombrant et l’on raconte même que certains collectionneurs avisés privilégient désormais les montres de Tudor par rapport à celles de la marque à la couronne.

“ Tudor n’est plus la petite soeur timide de Rolex.”

“C’est notre premier stand tout à fait autonome depuis 1926”, explique Philippe Peverelli, un des hommes-clé de la petite dream team qui pilote désormais la marque (qui dispose néanmoins de 140 collaborateurs au jour d’aujourd’hui). “On a longtemps été considérés comme une sous-marque qui faisait des copies de Rolex pour la Chine de Mao. Résultat: nous sommes là-bas depuis 40 ou 50 ans, ce que bien peu de marques peuvent affirmer, et nous y sommes très bien connus”, explique-t-il aussi, avec un franc parler assez rare dans la grande maison. “Dès cet été, nous revenons aussi en force aux USA. C’est le bon moment, l’attente y est déjà très forte et nous arrivons avec une gamme de produits complète”. De là à empiéter sur les plate-bandes de l’intouchable Rolex, il y a une marge, mais une “belle marge de progression”.

HERITAGE CHRONO BLUE by Tudor
HERITAGE CHRONO BLUE by Tudor

There is still a long way to go for the brand to follow in the footsteps of the untouchable Rolex, but Auréolée de sa nouvelle identité, parée de ses nouveaux codes rouge et noir, dotée de son territoire de marque – les sports motorisés – Tudor a le vent en poupe. Capitalisant beaucoup sur son passé, la marque présente une nouvelle Tudor Heritage (la collection la plus emblématique de la marque, surfant sur le revival vintage), la Tudor Heritage Chrono Blue. Il s’agit essentiellement d’une réinterprétation de la Tudor “Montecarlo”, une icône datant de 1973, particulièrement recherchée par les collectionneurs. Son graphisme est proche de l’original, avec son totalisateur de 45 minutes (divisé en trois zones de 15 minutes) excentré à 9h et sa petite seconde excentrée à 3h, s’inscrivant tous deux dans un losange bleu. Mouvement ETA 2892 avec module Dubois-Dépraz (pour le compteur 45’). Pour 4’200.- CHF, le Chrono Blue est livré avec bracelet acier et bracelet tissu (un must de la marque).

FASTRIDER BLACK SHIELD by Tudor
FASTRIDER BLACK SHIELD by Tudor

L’autre grande nouveauté se présente à l’issue d’une vidéo post apocalyptique, sur fond de volcans éructant leur lave en fusion. C’est la Tudor Fastrider Black Shield, une pièce en céramique noir mat microbillée sur bracelet caoutchouc mat. Fruit du partenariat de Tudor avec le fabricant de motos italien Ducati (qui sort en parallèle la moto Ducati Carbon customisée full black) la Fastrider est une puissante montre monobloc qui a demandé deux ans de recherche et développement. Sur son fond noir se détachent avec force index et aiguille rouge, soulignés par le joint de la glace saphir lui-même teinté de rouge. Son prix: 4750.- CHF, ce qui semble très compétitif pour une pièce tout en céramique.