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Heritage: Vers la perfection chronométrique

February 2013


(Suite de l’article “En marge du SIHH...”) A deux pas de là, on retrouve Didier Decker, ancien responsable de l’industrialisation chez Harry Winston, à présent CEO de l’hyper horlogère marque Heritage. Nouvelle marque, créée en 2010, ou plus exactement marque encore en devenir – les premières pièces devraient être chez les détaillants au printemps 2014 – Heritage est née du rêve chronométrique de Karsten Fraessdorf. Ce maître-horloger d’une rigueur et d’une exigence rares, grand admirateur de la haute horlogerie ancienne, est tout entier tourné vers son but ultime: s’approcher de la perfection chronométrique mécanique. Son approche est toute pragmatique: “je suis le premier à me saisir d’une nouvelle voie si elle apporte une amélioration, mais le dernier à lâcher l’approche traditionnelle si elle est la meilleure”, nous déclare-t-il. Tous ses choix techniques découlent de cette attitude.

FIRMAMENTUM by Heritage
FIRMAMENTUM by Heritage

MAGNUS CONTEMPORAINE by Heritage
MAGNUS CONTEMPORAINE by Heritage

Un grand balancier de 17mm de diamètre qui bat au rythme paisible de 18’000 alternances? Le grand Ferdinand Berthoud expliquait déjà en 1773 “qu’en doublant le diamètre d’un balancier on diminue les frottements de moitié sans changer la quantité de force...”.

Un échappement à force constante? Avec deux roues d’échappement et six palettes, on parvient à une force linéaire constante sur 50 heures. Un barillet de 17mm de diamètre? Les règles anciennes nous disent que la taille optimale du barillet doit être égale à celle du balancier.

On pourrait ainsi multiplier les questions: Karsten Fraessdorf a réponse à tout et nous montre ses réalisations terminées avec un soin exceptionnel: la montre Centenus, qui, outre l’indication horaire traditionnelle, indique aussi la très complexe division temporelle chinoise traditionnelle qui subdivisait le jour en 100 unités. Ou la montre Firmamentum, vraie montre de navigation, dotée d’une seconde angulaire qui permet de mesurer les mouvements du soleil, des planètes et des étoiles, et donc de déterminer sa position, “avec une précision de 91 mètres à l’équateur”, indique l’horloger. (NDLR: Europa Star reviendra en détail sur ces propositions dans un prochain numéro).

“Mon rôle est de mettre en route la machine, terminer le développement pour passer à la fabrication en série”, explique Didier Decker. “Les plans de fabrication sont élaborés avec Centagora (voir Europa Star 4/12) et nous travaillons avec un réseau de sous-traitants 100% suisses. Les premiers composants de série seront livrés cet automne. Parallèlement, je monte notre réseau de distribution. Mais il s’agit de montres pour collectionneurs avertis (prix de départ 34’000.- CHF) et nous visons une production de 35 à 40 montres pour 2014, et de 100 montres par an à vitesse de croisière.”

Non loin de là, à l’entrée de son stand du GTE, un homme arbore une mine réjouie: Laurent Ferrier, qui a largement prouvé que petite production peut rimer avec très grande considération. On souhaite le même destin à Heritage.

En marge du SIHH: stations orbitales et satellites

MELB: Baptême du feu d’une holding familiale Vogard: Un indépendant face aux pressions
Heritage: Vers la perfection chronométrique Le porte-avions Hublot
Zenith en vitesse de croisière TAG Heuer: Vers le futur en passant par les sixties
Urwerk: Interactivité de très haute mécanique De Bethune: L’émotion… enfin

Source: Europa Star Première Vol.15, No 1