premiere


TAG Heuer passe la barre du milliard

April 2013


Dirigé par Francesco Trapani, le pôle horloger-joaillier de LVMH (TAG Heuer, Hublot, Zenith, Bulgari, Louis Vuitton, Chaumet, Fred, de Beers) aborde cette nouvelle édition de BaselWorld avec une puissance de feu renforcée principalement par les succès avérés de TAG Heuer, de Hublot et de Zenith, et par la montée en puissance de l’horlogerie Vuitton. La récente annonce du passage – effectif fin juin 2013 - de Jean-Christophe Babin, emblématique CEO de TAG Heuer, aux commandes du paquebot du luxe qu’est Bulgari a surpris les observateurs, tant l’homme à l’infatigable dynamisme collait étroitement aux “valeurs” portées par la marque sportive. Mais c’est son indéniable succès à la tête de TAG Heuer qui l’a désigné pour la très difficile mission – officieuse - qui est de faire de Bulgari un égal de Cartier.

Un considérable challenge pour le pôle horloger et joaillier de LVMH qui entend renforcer ainsi sa présence dans le marché global de la joaillerie, un secteur encore éclaté entre une multitude d’acteurs locaux, mais qui pèse environ 100 milliards d’euros (contre probablement environ 60 milliards – prix de vente public - pour l’horlogerie de luxe) et où les marges sont très confortables.

A l’heure où nous écrivons, on ne connaît pas encore le nom du successeur de Jean-Christophe Babin à la tête de TAG Heuer, mais celui-ci arrivera aux commandes de la marque au moment où elle devrait franchir le chiffre symbolique du milliard de CHF de chiffre d’affaires. Par ailleurs, la marque a considérablement renforcé son intégration industrielle et la production de son propre mouvement manufacture (le Calibre 1887, chronographe intégré à roue à colonnes et pignon oscillant) bat désormais son plein et permet à la TAG Heuer de gagner une part d’autonomie accrue, bienvenue dans le contexte actuel de tension extrême du marché des mouvements.

Grâce à la magie des dates, un écrin bienvenu s’est présenté pour le lancement commercial sur grande échelle du Calibre 1887: les 50 ans du modèle Carrera, créé en 1963 par Jack Heuer himself. TAG Heuer lance donc cette année une collection de 5 nouvelles Carrera, toutes équipées du Calibre 1887.

CARRERA CALIBRE 1887 JACK HEUER EDITION de TAG Heuer
CARRERA CALIBRE 1887 JACK HEUER EDITION de TAG Heuer

Inspiré esthétiquement du Carrera Mikrogirder 10’000 (Aiguille d’Or au Grand Prix d’Horlogerie de Genève 2012), le Carrera Calibre 1887 Edition Jack Heuer, avec son boîtier asymétrique de 45 mm et sa couronne et poussoirs situés sur la partie supérieure, est en quelque sorte le porte-drapeau de cette collection. Lunette en acier et carbure de titane noir brossé et poli à la main, cage en titane et acier sablé finement poli, tachymètre et pulsomètre sur le cadran renvoient aux origines automobiles du design original de la Carrera et aux premiers compteurs de sport d’Heuer.

CARRERA CALIBRE 1887 CERAMIC BEZEL de TAG Heuer
CARRERA CALIBRE 1887 CERAMIC BEZEL de TAG Heuer

Plus classique, le Chronographe Carrera Calibre 1887 à lunette en céramique, de 43 mm. Doté d’un boîtier en acier brossé et poli et d’un bracelet en acier aux vigoureux maillons en forme de H, il arbore un air plus vintage.

Allure très sportive, par contre, avec le Chronographe Carrera Racing 1997, de 43 mm. Boîtier en titane sablé noir, lunette en céramique à échelle tachymétrique, quantième à guichet, chiffres en or noir inspirés des compteurs de voitures appliqués à la main, boucle déployante noire repensée pour le bracelet alligator high-tech doux au toucher et piqué de fil rouge.

CARRERA CALIBRE 1887 HERITAGE de TAG Heuer
CARRERA CALIBRE 1887 HERITAGE de TAG Heuer

En 41 mm, on trouve l’épuré Chronographe Carrera Calibre 1887, doté d’un cadran bleu et monté sur cuir ou bracelet acier bombé, ou le très traditionnel, d’apparence, Chronographe Carrera Heritage Calibre 1887, aux chiffres arabes stylisés, aiguilles bleues et cadran guilloché.

Une offensive en règle, très bien échelonnée et qui devrait parvenir à toucher un public différencié tout en mettant à l’honneur le premier calibre chronographe intégralement produit in house par TAG Heuer. Notons au passage que le prix moyen de la marque a sensiblement augmenté ces cinq dernières années, passant de 2’500.- CHF à 3’500.- CHF. Sans compter les quelques 350 pièces de Haute Horlogerie technique produites par an (V4, Mikrogirder, etc...) sous la houlette de Guy Semon, gourou du R&D de TAG Heuer.

Source: Europa Star Première Vol. 15, No. 2

LVMH... la puissance du feu
TAG Heuer passe la barre du milliard
Zenith, un cas d’école
Vuitton, verticalisation par le haut